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On a sous-estimé la crise en croyant qu’elle n’était qu’une récession, ou une stagflation, ou la conséquence de contraintes extérieures et de difficultés venues d’ailleurs... D’où l’embarras des gouvernements, mais aussi de leurs oppositions, qui se heurtent en commun à l’une ou l’autre des deux contradictions majeures : la lutte contre l’inflation accroît le chômage et réciproquement ; la relance par la consommation n’est que provisoire, car très vite, les prix flambent et la croissance s’éteint. Aujourd’hui, la crise s’impose dans toute sa gravité, révélant trois dérèglements essentiels : la pression exercée par l’approvisionnement extérieur, le blocage de l’investissement, l’accentuation du sous-emploi. Il s’agit donc d’une crise organique située au niveau de la combinaison des trois facteurs : ressources naturelles, capital, travail, sur laquelle s’organisent la production et la répartition. L’origine de la crise est dans la croissance productiviste des années cinquante et soixante qui, pour élever la productivité, a substitué aveuglément l’équipement à la main-d’œuvre, entraînant ainsi, la réduction de l’emploi, aggravant les charges du capital sous prétexte de réduire les charges salariales, préparant par l’accumulation la sous-rentabilité de l’investissement et finalement son blocage et celui de la croissance. Peut-on concevoir et mettre en œuvre une politique cohérente et non contradictoire, permettant de sortir de la crise en surmontant simultanément : le chômage, l’inflation et la régression ?