Faire appel aux internautes pour financer un disque,
promouvoir un film ou publier un livre ? De plus en
plus, le phénomène se développe sur des sites web
dédiés et devient bien souvent un passage obligé pour des
auteurs, musiciens ou réalisateurs qui ne parviennent pas à
convaincre l'industrie culturelle.
Faut-il considérer ces plateformes comme de simples phénomènes
de mode ? Comme emblématiques d'un web collaboratif qui
contribuerait à réimpulser les industries culturelles ? Y voir les
indices d'une «culturisation de l'économie», d'une nouvelle
«économie créative» ?
De fait, en parallèle des vertus économiques de ces nouvelles
modalités, de nombreux discours soulignent que le crowdsourcing
et le crowdfunding permettraient de forger une culture,
de souder des communautés, d'affirmer une identité - bref,
d'apporter du sens à la vie sociale.
On pressent d'emblée l'enchevêtrement fécond de quêtes
individuelles, d'utopies collectives et de froide rationalité
industrielle qui marque ces plateformes web, leurs usages et leurs
orientations stratégiques.