Son nom est associé aux affaires brûlantes du moment : Servier, Bettencourt, Polanski, Clearstream… Hervé Temime fait partie de l’élite des avocats pénalistes français. Il est celui que les puissants (chefs d’entreprises ou hommes politiques dont Bernard Tapie, Jean Louis Borloo, Alain Afflelou…) et les célébrités (Nathalie Baye, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu…) sollicitent.
On le voit en « avocat des stars » ? Lui considère qu’il « est un pénaliste qui a mal tourné ». Surtout, il n’oublie pas d’où il vient. Orphelin de père à 10 ans, il développe une sensibilité viscérale à l’injustice. « Si je n’avais pas eu un surmoi très fort, je serai devenu un grand délinquant », ironise-t-il. Au lieu de cela, à 21 ans, il prête serment pour défendre ceux qu’on accuse. Son rêve ? Plaider aux Assises. Commis d’office à ses débuts, il apprend sur le tas, sans patron, sans réseau, en défendant d’abord des petits voleurs, des dealers, et puis très vite des meurtriers. Ce métier, subtil et stressant, lui apprend très tôt, très vite, que « n’importe qui peut, un jour, faire n’importe quoi ».
À 54 ans, il tire le bilan de son parcours, aussi atypique qu’unique. Avec l’honnêteté et l’humour qui le caractérisent, en s’appuyant sur son vécu, dense, riche, et des anecdotes édifiantes, il dit tout sur ce métier qui lui colle à la peau, et qui le consume autant qu’il le soigne. Il en profite aussi pour enfoncer quelques a priori tenaces et pour dénoncer une tendance suspecte, voire dangereuse : la défense médiatique.