Comment développer une phénoménologie de la connaissance qui,
tout en restant fidèle aux perspectives fondamentales des deux pères
fondateurs de la phénoménologie, tire profit des acquis essentiels des
deux générations postérieures de phénoménologues ? L'auteur se propose
de poursuivre le projet d'une refondation de la phénoménologie qui
prend au sérieux les critiques du fondationalisme (traditionnel) sans pour
autant abandonner une perspective visant à légitimer le bien-fondé de
tout discours exhibant le sens de ce qui apparaît. La thèse fondamentale
est qu'une telle refondation se doit de mettre en son centre non plus
la perception objectivante, mais l'imagination (Einbildungskraft) à
la source de toute formation ou configuration du sens (Sinnbildung),
laquelle constitue la base de tout «apparaissant» et de tout «événement».
L'imagination est ici comprise à la fois comme dévoilant la constitution
«imageante» (imaginaire et imaginal) du réel et comme productrice
d'«images» (ou d'«icônes») dont il s'agit de préciser la dimension
génétique, voire «générative», eu égard à plusieurs concepts déterminants
de la phénoménologie (tels que la «vérité», la «subjectivité», le «réel»,
l'«inconscient», le «temps», l'«espace», etc.).