Voilà trente ans, la télévision était accueillie comme une
révolution pour la démocratie : on allait rapprocher le citoyen
de l'homme politique, c'était le grand espoir des années 70.
On commence aujourd'hui à s'apercevoir que malgré le foisonnement
des médias audiovisuels, la politique est réduite
à la portion congrue de la «petite phrase», du discours
minute - le seul audible : simpliste et émotionnel - et du bon
client. Mais, de fait, politique et démocratie passent désormais
par la télévision. Le Parlement, émanation du peuple,
est marginalisé et supplanté par une nouvelle source de
légitimation, ni réglementée ni légale. Le citoyen et ses
représentants se retrouvent dépendants d'un même écran,
l'un devant, les autres dedans. Prémices d'une nouvelle ère
périlleuse : celle de la démocratie «télé-guidée».
L'essai stimulant d'un téléphage qui voudrait clarifier les
règles du jeu.