Un soir où il s'apprête à étudier une affaire de dénonciation qu'il doit plaider le lendemain, l'avocat Karl Hecht reçoit de l'hôpital où vient de mourir son frère les carnets intimes de celui-ci. Dès lors, le récit se construit par bribes, et le passé que le narrateur avait tenté d'occulter affleure petit à petit. Ce qu'il pensait avoir évacué remonte à la surface par pans entiers et comme malgré lui : le souvenir de la disparition, pendant la guerre, de ses voisins demi-juifs, et celle de ses propres parents, dans les deux cas après une dénonciation.
Ce souvenir lancinant, à l'origine de la folie et de la mort de son frère, Hecht va tenter de s'en défaire tout au long du récit, qui apparaît comme une interrogation douloureuse sur les pièges de la mémoire et de la culpabilité.