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Bordeaux, porte océane, n’a pas toujours été seulement qu’un port français : ce fut aussi Pointe Noire, Dakar, Matadi… Morceau du monde égal aux autres, elle avait en partage avec le Tonkin le ciel plombé de dix-sept heures précédant la batterie de pluie drue, les senteurs dissolvantes des bois d’acajou, d’okoumé et la fragrance poisseuse des huiles de palmiste. Le quai de Brazza prolongeait les wharfs des ports du 45e parallèle, le bruit du chargement et du déchargement des caisses y résonnait de la même façon et on eût pu lire dans les eaux glauques du fleuve Congo ou des lacs de Mongolie les mêmes méandres mordorés d’algues ou de benzine. Le Port de la Lune recevait alors près de 5 000 bateaux par an ; clippers, cargos simples et mixtes, transatlantiques des lignes régulières, navires marchands, steamers, bâtiments du monde chargés d’orages et d’aventures coloniales. Puis les Empires coloniaux ont largué les amarres et ce fut le départ du plus flamboyant transatlantique que l’on eût pu voir jamais quitter le Port de la Lune. Un continent s’arracha à un autre, entraînant à sa suite tous les autres continents, leurs bateaux et leurs équipages. Le Port resta seul. Qui s’en souvient ? Cette anse lunaire sans droits et sans domicile fixe s’est engloutie dans le fracas des indépendances. Les images de la mémoire qu’elle a laissées aux yeux des enfants de cette fin de siècle n’ont rien d’exotique, ni de nostalgique, ni de morbide. À leur manière, elles réfléchissent les sursauts d’un port qui ne souhaite qu’accrocher de nouveau à ses pontons, d’autres navires. Dominique Paquet