Matthew Fforde dresse une critique de la postmodernité en se penchant plus particulièrement sur le cas de la Grande-Bretagne. La dissolution des liens qui la constituent est symptomatique de cette société postmoderne. Le verdict est sans appel : la désocialisation gagne du terrain.
Son analyse révèle qu'une des principales causes de ce phénomène est une vision matérialiste et relativiste de l'homme.
Le déclin de la famille, la souffrance de la jeunesse, les faibles taux de participation électorale, le clonage humain, la confusion dans le domaine de la sexualité, le niveau élevé de criminalité et de violence, la baisse de la confiance entre les citoyens, une population carcérale record, l'augmentation considérable du nombre de personnes vivant seules, l'aliénation des institutions politiques, etc., sont les conséquences de cette vision réductrice de l'homme.
Devant un tel constat, Matthew Fforde n'est pas assez naïf pour proposer des solutions miracles. Mais une certitude l'habite : on ne pourra inverser le mouvement de désocialisation postmoderne sans une profonde « révolution spirituelle », ou plutôt - car le terme « révolution » est connoté et trompeur - sans une conversion spirituelle dont le premier objectif serait de combattre la « matrice matérialiste » qui nous emprisonne. Pour ce faire, l'homme postmoderne doit retrouver son âme : cette instance spirituelle qui exprime la vraie vocation d'un être humain et que chacun doit redécouvrir en lui-même. Seule cette attention à leur âme peut faire que des individus puissent s'ouvrir à des communautés authentiques ; ils doivent devenir des personnes, répondre à un appel, c'est-à-dire, au sens étymologique, à une vocation.