" Notre civilisation reposait sur la raison, l'écrit, la lenteur, la longueur et la capacité d'abstraction. La nouvelle civilisation numérique repose sur l'émotion, l'image, la vitesse, l'extrait et le témoignage ("moi je'). Chacun se replie sur son moi, sur sa tribu. Cette "dictature des ressentis', pour ne pas dire du ressentiment, fait prospérer l'idéologie woke : cette idée que seul ce que je ressens comme une souffrance ou une liberté doit compter.
Il n'y a plus de vérité universelle et "ma' vérité ne saurait être remise en cause sans me "blesser'. Celui qui crie le plus fort, celui qui se plaint le plus fort, a le plus de chances d'être entendu. C'est cet étalage des vécus qui rend désormais si difficile la vie en société. Dans ce chaos qui ressemble à une décadence, faut-il être progressiste ou réactionnaire ?
Depuis plusieurs années, dans le Figaro, je décrypte les ressorts de cette déconstruction qui affecte notre société. Parce que la critique est aisée mais l'art difficile, je rends aussi hommage à des figures du passé et du présent qui m'aident à mieux comprendre ce qui nous arrive. Ce livre est un recueil de ces chroniques. "