La différence du sexe
De nombreux débats sur la différence des sexes agitent et réveillent aujourd'hui nos sociétés. Jacques Lacan les aura à sa façon devancés, en redéfinissant totalement en psychanalyse, la différence sexuelle. À l'appui des faits de l'inconscient, il aura à cet égard renversé les préjugés les plus tenaces. Ici passe l'effet Lacan, réintroduisant l'énigme et la surprise, là où la glue du sens, prétendument commun, voudrait fixer chacun à ce qu'il croyait savoir.
Pour exemples : qu'est-ce qu'un homme ? Un qui est affecté de n'être que « semblant de pouvoir ». L'homosexualité ? À écrire désormais avec deux m, et qui concernera l'inconscient de chaque être parlant, quelles que soient ses préférences sexuelles. L'hétérosexuel ? À entendre comme « ce qui aime les femmes, quel que soit son sexe propre ». « L'être sexué » ? Non pas une identité anatomique mais ce qui « ne s'autorise que de lui-même et de quelques autres ».
La redéfinition de la différence entre les sexes sera une autre de ces surprises, au principe de toutes les autres. Nous tâcherons ici de dire en quoi, et pour cela, suivrons la voie des aphorismes de Lacan. Leur sobriété, leur effet de witz, et leur rigueur logique, renouvellent l'abord de la différence sexuelle, loin des moralisations et passions identitaires d'aujourd'hui.