Dans cet essai, Didier Gazagnadou examine la question de la diffusion
des techniques et ses effets sur les cultures. Les techniques de transport
et de communication occupent une place déterminante. L'auteur procède
à une certaine réhabilitation du courant diffusionniste et à un examen des
raisons pour lesquelles l'anthropologie a rejeté ce courant et la question
des diffusions. L'auteur montre que se sont les catégories d'Orient et
d'Occident qui, pour beaucoup, ont bloqué le développement des
réflexions sur les diffusions eurasiatiques. Les exemples sont pris en
Eurasie, et en particulier, dans les mondes iranien et arabe qui furent à
l'interface de l'Asie et de l'Europe. L'Eurasie occupe en effet une place
centrale car y sont apparues des techniques déterminantes pour l'histoire
de l'humanité ; techniques qui se sont ensuite progressivement diffusées
dans l'ensemble du monde. Enfin, l'auteur aborde la question des
diffusions techniques dans le monde contemporain où, du fait de la mise
en place mondiale du même système industriel, il observe l'apparition
d'un mode de subjectivation partagé par un nombre croissant d'individus
issus de cultures différentes.