La Divine Chanson est un roman,
un roman amoureux qui s'empare d'une
vie exemplaire, celle d'un chanteur,
compositeur, poète afro-américain né
à Chicago en 1949, dont nul ne saurait
méconnaître l'immense génie et la rude
destinée : Gil Scott-Heron, réinventé
ici sous le nom de Sammy l'enchanteur.
Décidément plus humain que bien
des bipèdes, c'est un vieux chat roux recueilli
dans une rue de Harlem qui nous
entraîne, partout où la Divine Chanson
continue de tourner, à travers les ghettos
noirs ou sur les scènes internationales
du jazz - ce «grand courant électrique
qui rivalise avec le Gulf Stream».
Et ce n'est pas un moindre mérite
du roman que de nous faire découvrir
et aimer ce «Bob Dylan noir», depuis
l'arrière-pays de l'enfance, «quelque
part entre Clarksdale, Mississippi et
Savannah, Tennessee», dans le solide
giron de Lily, la grand-mère tant aimée,
jusqu'aux années de fulgurance. Au
terme de ce mémorable et bouleversant
voyage, la Divine Chanson ne nous
quittera plus.