La face sensible de la Terre
Longtemps, on a brossé le portrait du paysage sous les traits d'un simple décor se détachant à l'arrière-plan des faits et gestes des êtres humains. Pourtant, loin de s'y cantonner, il a peu à peu été placé, par la philosophie, la géographie, la littérature, la peinture ou encore la musique, au coeur de la scène, et décrit comme relevant de la « chair du monde ».
Dans cet essai, Michel Collot montre quels liens vivants et intimes se nouent entre l'homme et la nature au sein du paysage, véritable face sensible de la Terre. De Reclus à Merleau-Ponty, de Rousseau à Rodenbach et Henri Raynal, de Schubert à Eisenstein, du Lorrain à Nicolas de Staël, il convoque les grandes oeuvres qui ont contribué à transformer en profondeur l'expérience et l'expression du paysage.
Loin de conforter la vision anthropocentrique qui a conduit à la dégradation de nos milieux, ce nouveau point de vue n'est plus égocentré mais écocentré. Le paysage se révèle ainsi non seulement comme un environnement naturel à préserver mais aussi comme un bien social et culturel à faire fructifier.