5 700 000 couronnes (à peu près 600 000 euros) : c'est
le montant de la facture qu'un beau jour un organisme
de recouvrement adresse à un modeste employé. Esseulé
depuis la mort de ses parents, négligé par ses amis qui
ont charge de famille et mènent carrière, ce célibataire
se contente d'une vie aussi paisible qu'insignifiante.
Mais voilà que l'Administration a décidé d'une taxe
sur... le bonheur. Or, si modeste que soit l'existence de
notre homme, des petits riens suffisent à le réjouir et
font de lui, pour ce nouvel impôt, un contribuable de
choix.
Soupçonnant d'abord un canular ou une arnaque, il
doit apprendre à ses dépens que, dans une société régie
par l'argent, facturer le bonheur n'est pas illogique.
Peut-il faire appel ? Contester l'impôt ? Plaider l'erreur
de calcul ? Est-il vraiment heureux au point de
devoir une telle somme ?
"Réjouissez-vous, on va vous taxer !" : refrain calamiteux
que chantent à tue-tête les gouvernements, bien
décidés à ratisser large et à mettre jusqu'aux fauchés à
contribution. Mais le héros de cette histoire pleine de
sagesse se débat de son mieux, finit par trouver une
oreille attentive et, au passage, nous invite à prendre
conscience de notre bonne fortune !