Grande figure de notre imaginaire, la fée Mélusine promet richesse
et prospérité à Raymondin, son époux, à condition qu'il ne la
regarde pas dans son bain le samedi. Le mariage est heureux
jusqu'au jour où, poussé par la curiosité, Raymondin perce un trou
dans la paroi et découvre sa femme munie d'une énorme queue de
serpent. Il ne dit rien mais, lors d'une querelle, la traite de «serpente».
L'interdit est transgressé et, dans un cri déchirant, Mélusine
disparaît en s'envolant dans les airs.
Tout en reprenant la célèbre histoire telle que nous l'ont contée Jean
d'Arras, Coudrette et les légendes de nos terroirs, le présent
ouvrage dévoile des horizons méconnus et, en interrogeant
notamment la mythologie de l'anguille et du sel, renouvelle de
manière décisive la compréhension du récit mélusinien. Alors
Mélusine est-elle femme poisson, femme serpent ou femme oiseau ?
Philippe Walter la surprend dans ses différentes métamorphoses, en
saisit l'écho dans diverses traditions, entre autres celtiques, et
retrouve sa trace sur plusieurs continents, offrant ainsi une ampleur
originale à l'interprétation de ce mythe clé du Moyen Âge.