Dans l'espace méditerranéen et le monde arabo-musulman, il
est un personnage hautement facétieux, multiple, sans cesse raconté
aux couleurs locales. On le nomme Djha en Algérie ! Pour autant,
derrière les innombrables anecdotes que l'humour populaire a
retenues de ce rusé parfois ingénu, il y a une femme, sa femme, Mart-Djha.
Son double féminin. C'est elle l'objet de ce recueil qui se
propose de la restituer telle son ombre tutélaire dans une société où
il était de bon ton de demeurer dans le registre strict de règles non
écrites, où la bienséance s'alimente aux sources de la bigoterie la plus
étouffante.
Nora Aceval
Djha reconnaît l'intelligence singulière de sa femme, sa
perspicacité, son inventivité. Ils sont solidaires, complices dans la
transgression des règles sociales, des conventions et même des rites
religieux. L'un et l'autre jouent de l'inversion des rôles masculin,
féminin.
«Elle commande à Dieu et au Diable.»
Leïla Sebbar