À partir du tableau Dame assise dans un fauteuil écrivant, l'auteure reconstitue la vie romanesque de Gabriele Münter à Murnau, Berlin mais aussi à Paris et Stockholm.
Premier (et unique ?) roman francophone autour de Gabriele Münter dont la sortie en librairie coïncidera avec la grande exposition prévue au MAM de Paris.
Gabriele s'était-elle agenouillée face à cette femme pour parvenir à peindre, cadré de cette manière, son motif ?
Cette
Dame assise dans un fauteuil écrivant
(Sténographe. Femme suisse vêtue d'un pyjama) assure selon l'artiste la fonction de sténographe, considérée comme le premier métier féminin de l'entre deux-guerre.
Le personnage porte des cheveux courts coiffés à la dernière mode, s'habille d'un pantalon fluide assorti par sa couleur aux longues manches qui recouvrent ses bras et dépassent d'un corsage noir.
Gabriele effectue le portrait d'une femme moderne. Nous sommes à Paris en 1929.
Dans une
Étude de paysage
réalisée par la peintre en 1904, on aperçoit sur l'autre rive du Rhin, une petite maison blanche surmontée d'un toit rouge. Le fleuve motif central laisse apparaître à son angle, cette fois en bas du tableau, la silhouette modeste d'une femme. On la dirait assise à une table. Son corsage turquoise annonce le vif de l'indigo des fleurs au milieu des lierres grimpant le long du parapet qui la protège.
En ce mois de mai 1904, Gabriele voyage accompagnée de sa sœur Emmy le long du Rhin. Elle s'apprête à rejoindre Vassili son grand amour, ils doivent partir vers la Hollande.
Que s'est-il passé dans la vie de Gabrièle Münter entre 1904 et 1929 pour que l'artiste recadre ainsi son motif, que cette femme miniature à l'angle du grand paysage devienne vingt-cinq ans plus tard et brusquement le sujet de l'entièreté du cadre peint ?