La Femme pauvre qui accompagne les années les plus tragiques de la vie de Bloy, dépasse de loin le simple roman, mais est plutôt l'oeuvre d'un visionnaire et d'un poète, tant la narration semble obéir aux lois poétiques davantage qu'aux canons romanesques. Si les personnages et les lieux sont plus vivants et réels que dans Le désespéré, la singularité de La Femme pauvre se dessine à travers des images dominantes, dont celle du feu, élément dans lequel Bloy a toujours vu un symbole de l'Amour. Dans ces pages qui sont autant de poèmes en prose se dégage ainsi une idée mystique de la Femme, qui s'inscrit dans la lignée de l'image de la femme idéalisée par Baudelaire et Balzac avant lui.
C'est grâce à ce livre que l'on peut aimer Léon Bloy, dont les incessantes et tonitruantes vitupérations ont trop souvent masqué la grandeur humaine de sa sensibilité.