Ce roman naît d'un désir précis : interrompre un silence coupable. La fille de Marseille restitue la voix de Rosalie Montmasson (1823-1904), héroïne franco-italienne effacée des livres d'histoires et de la mémoire collective. Femme libre, garibaldienne, victime des folles ambitions de Francesco Crispi, l'homme qui, après s'être battu avec elle pour la libération et l'unité de l'Italie et avoir conquis le pouvoir avec son soutien, la renie en même temps qu'il trahit ses camarades, le peuple et la république. L'autrice, Maria Attanasio, élabore un mécanisme narratif d'une précision absolue, en tressant sources et fictions, pour reconstituer la vérité enfouie. L'écriture transforme la vraie vie de la protagoniste en un feuilleton qui est aussi une leçon d'histoire.