Il faut ici supposer un lieu atemporel où se trouveraient réunis la culture d'aujourd'hui et son berceau originel, toujours vivant : la Grèce. Il en résulte - comme jadis chez Lucien, Fontenelle ou Fénelon - que les morts parlent. Ainsi Socrate retrouve Glaucon, Parménide ou l'Étranger. Il continue de subir Xanthippe. Mais dans l'horizon de leur langue et de leur culture, ces êtres informés du présent nous font aussi redécouvrir le monde de toujours - sensible et charnel. C'est lui qu'on devine derrière la brume d'Olympie, la grande figure du philosophe (le dialogue manquant de l'oeuvre platonicienne) ou celle de la défunte théorie des Idées. Il faut aussi imaginer Socrate antiplatonicien. Ou, pour parodier Nietzsche paraphrasant Homère : Antiplaton par-devant, antiplaton par-derrière, et chimère au milieu.