La fin des fins
Deux philosophes, Jean-Luc Nancy et Federico Ferrari abordent la question de la fin dans un texte en trois actes où la pensée interroge son continuel sentiment d'achèvement.
D'une part nous sommes depuis longtemps dans un climat de « fin
de... l'art, la philosophie, la politique, le monde... »
D'autre part, ce motif qui a tant marqué une génération - en très gros
1970-1990 - se trouve lui-même mis en cause par une génération plus
jeune qui lui demande : en avez-vous fini avec vos fins ?
« Peut-être n'y a-t-il aucun commencement ni aucune fin, et toujours
un entre-deux, toujours un passage, un milieu qui n'est pas un lieu mais
un élément où ça flotte entre un début et une fin qui n'ont jamais lieu.
Le commencement et la fin sont au milieu de tout, invisibles, rapides
comme un double éclair obscur.
Ni commencement ni fin n'existent. Ce sont chaque fois des artefacts,
des projections d'un besoin de fixer des bornes, de tenir des points fixes.
En réalité tout a toujours déjà commencé et tout continue toujours à
finir. »