Fédéralisme impossible, institutions contestables, peuple introuvable, économie
détestable : l'Europe se meurt de ces maladies. Le dire n'est pas faire cause commune
avec les eurosceptiques, c'est chercher à sauver le projet européen en sortant
de l'illusion dans laquelle nous entretiennent les discours creux des politiques. La
crise qui sévit depuis cinq ans a transformé le rêve européen en cauchemar. Il faut
maintenant se réveiller.
Que faire ? Se convaincre que l'Europe et l'euro ne sont pas nécessairement liés
- la première a vécu pendant quarante ans sans le second - et que la priorité n'est
pas la monnaie européenne mais l'Union européenne. Pour sauver celle-ci, le
moment est venu d'abandonner l'euro : c'est maintenant qu'il faut le faire, à
froid, et non pas demain, à chaud. Si une chirurgie aussi lourde comporte de
grands risques, elle n'en est pas moins réalisable et en tout cas préférable à la
poursuite des politiques qui condamnent l'Europe au délitement.