Nicolas le Français apparaît comme prieur général de l'ordre du Carmel en 1266 au chapitre de Toulouse. Il fut probablement élu à cette occasion. Il est sans doute originaire de la France méridionale, de la province de Narbonne. La Flèche de feu fut écrite entre 1270 et 1271 alors qu'il était encore prieur général. Peu après, il renonça à sa charge. Nous ignorons l'année de sa mort. A cette époque, l'ordre du Carmel est déjà largement établi dans les villes et les régions populeuses. Et c'est précisément cette implantation que vise Nicolas, et non pas l'activité apostolique, qui n'est abordée que comme une conséquence.
Pour lui, il existe deux genres de vie : l'un, monastico-érémitique et contemplatif ; l'autre, engagé dans le service du peuple qu'il nourrit de la parole de Dieu. Auquel de ces deux types appartient le Carmel ? Notre auteur souligne que la Règle le dit expressément lorsqu'elle parle du choix des lieux, ou de la solitude des cellules, de leur séparation, de l'obligation d'y demeurer en "méditant jour et nuit la Loi du Seigneur, et veillant dans la prière". La Flèche de feu est donc un écrit polémique, qui remet face aux options essentielles d'une forme de vie dans un temps de mutation.