«Tu es un accident, tu n'étais pas désiré, j'ai voulu avorter...», autant de paroles qui disent la folie maternelle. Non pas la folie des mères folles, celles qui franchissent un pas de plus («tu es un trou dans une capote, j'aurais dû tirer la chasse»), mais la folie maternelle ordinaire, celle des mots de tous les jours, mots de haine ou mots d'amour: «tu es celui que j'ai le plus désiré, mon enfant est tout pour moi...». L'engendrement, l'accouchement, le souci du nourrisson, chair et psyché mélangées, peut-on être mère sans être folle?