« Qui est la folle de la porte à côté ? Pour moi, c'est ma voisine. Pour elle, la folle c'est moi. Comme pour tous les habitants du Naviglio et de mon immeuble. » La Milanaise Alda Merini (1931-2009) mêle ici, en un extravagant récit, souvenirs et fantasmes, révoltes et réflexions.
À 12 ans, sa maison est détruite par les bombes britanniques. À 16 ans, son esprit est frappé par la maladie mentale. À 23 ans, elle n'a publié qu'un seul livre quand Pasolini célèbre la « monstrueuse intuition » avec laquelle elle s'inscrit dans le sillage des Campana, Trakl et Rilke.
Longtemps les hôpitaux psychiatriques seront son seul foyer. Animée pourtant d'une indomptable vitalité et portée par une jaillissante spontanéité littéraire, fière de sa marginalité et indifférente à son dénuement, Aida Merini est devenue l'une des grandes figures des lettres italiennes.