Aujourd'hui la musique a remplacé l'image. Mes pulsations martèlent le visage de ma mère peu à peu il s'efface je le dégomme il se désagrège. Mon tempo interne explose mes fantômes : Je suis touché par la grâce. La lumière divine a ébloui ma mère ; elle s'est retranchée dans son terrier. Son image est à jamais enfouie sous terre il ne me reste plus qu'à expédier le corps avec.
Je m'accomplirai à coups de couteau de cuisine.
Petit aparté sur la vie quotidienne : Moi Paul Tojvack, ai toujours apprécié l'intrusion d'éléments de la vie quotidienne dans mes plus grandes réalisations. Quand je réalise j'y vais à grands ressorts de tragédie donc de littérature. Accomplir l'acte du meurtre est un geste bien trop grand pour ma personne. Je ne peux l'accomplir comme tel. Je dois l'inscrire dans ma vie réelle (bis).
Le quotidien tue-t-il l'amour ?
On n'assassine pas sa mère avec du poison. On la traverse de toutes parts avec une lame tranchante conçue pour le saucisson. Une chair reste une chair. Celle de ma mère n'est pas plus noble que celle du cochon. Tuer sa mère c'est comme faire du boudin. Un sacrifice reste un sacrifice.
Je ne suis plus ton cochon de lait. Je ne suis plus le cochon de ton lait
Pour naître enfin, Paul Tojvack sait qu'il doit tuer sa mère, sa créatrice. Après avoir tourné en rond « il y a toujours un mur qu'on ne parvient pas à sauter », lancé en vrac ses obsessions « et des obstacles comme dans les concours de chevaux », Paul convoque alors « crier crier pour transpercer le mur du son » tous ceux qui font de lui ce qu'il est, afin de faire place nette à tout lien. Et c'est en tuant sa mère « eurgh eurgh raa rrraah soupir (le sien) » qu'il revit « hou hou hou hou hou ouaa-aa-ouaaa-aa-ouaaa-iii » - Mais pour combien de temps ?