Tout acte de gestion de la forêt repose essentiellement sur la durée
du cycle végétatif des essences forestières. Fortement marqué par cette
notion cardinale de la durée, le droit forestier n'est pas pour autant
immuable. L'apparente rigidité des textes juridiques dissimule une réalité
plus subtile. De nouveaux conflits d'intérêts émergent depuis une
trentaine d'années, d'autant plus difficiles à surmonter que l'on attend
beaucoup de la forêt. Il s'agit de faire en sorte qu'elle soit plus productive
mais aussi largement ouverte au public, sans que soit compromise la
diversité biologique. La conciliation des fonctions de production, de protection
et de loisirs n'est cependant pas aisée à orchestrer. À cet égard,
la loi du 9 juillet 2001 opère une sensible mutation du vieux socle constitué
par le code forestier.
C'est à cette question qu'ont tenté de répondre les juristes de droit
forestier et de droit de l'environnement à l'occasion du colloque sur les
aspects juridiques et politiques qui s'est tenu à Paris en décembre 2002.
Cette manifestation a été publiée en deux tomes. Le présent volume
est consacré aux institutions et au droit forestiers. Un second volume,
intitulé Le droit de la forêt au XXIe siècle, porte sur les aspects internationaux,
européens et le droit comparé.