Ce «quitte ou double» porte un nom : Marine Le Pen. «Quitte» : ce
serait l'arrivée au pouvoir du populisme nationaliste, «double» :
le sursaut du redressement. François de Closets montre pourquoi
et comment les Français vont se retrouver face à cette alternative.
Bulletin de vote en main.
La France du «quitte ou double» nous fait découvrir des millions
de Français, abandonnés par l'État, qui pourraient rejoindre
le Front national. De nouveaux électeurs qui ne suffiront pas à
lui donner la majorité. En revanche, un peuple traumatisé par un
choc financier peut basculer vers les extrêmes. En Grèce, ce fut
à gauche ; en France, ce serait à droite. Or notre pays ne peut
plus éviter une telle crise. En l'absence de vraies réformes, les
baisses du pétrole, de l'euro et des taux d'intérêt, les milliards de
la BCE n'apporteront qu'un répit. L'incapacité de redresser nos
finances nous conduira fatalement à la cessation de paiement,
c'est-à-dire à la mise sous tutelle financière de notre pays. Face
à l'angoisse et à la colère des Français, le pire aura toutes ses
chances. Le meilleur aussi.
Ce sera l'occasion unique de rompre avec quarante ans de
mensonges. En finir avec la diabolisation du FN, qui lui a tant profité.
Cesser de nier le problème de l'islam en France et imposer
partout la laïcité. Réhabiliter la patrie, la fierté nationale, avec les
marcheurs du 11 janvier. Arrêter d'opposer des politiques de droite
et de gauche qui sont les mêmes. Dire enfin que nous faisons
depuis quarante ans de la relance sans aucun résultat et que
nous n'avons toujours pas connu l'austérité. Et, surtout, faire
sauter les oligopoles bureaucratiques, corporatistes, politiques
et syndicaux qui étouffent le pays. Au rendez-vous du destin, il
nous faudra quitter tout espoir ou redoubler d'efforts.