De La Fontaine, qui écrivait selon «le goût galant de son siècle», à Rameau
et son opéra des Indes galantes, des «fêtes galantes» organisées à Versailles aux
Fêtes Galantes de Watteau, un courant esthétique large et profond parcourt
la France d'Ancien Régime. Il construit l'idéal du galant homme, à la fois
homme d'honneur et compagnon agréable.
Cette dynamique liée à l'essor de nouvelles élites domine alors la France
et l'Europe. Présente dans tous les arts et dans tous les aspects des moeurs,
aussi bien la morale amoureuse et la question de l'égalité des sexes que la
civilité, elle érige en valeurs cruciales l'esthétique de la sensibilité tempérée
et l'éthique du respect. Pour autant, elle n'est pas exempte de contradictions
et de querelles, et les dévots la combattent tandis que certains galants la
dévoient en libertinage.
Au fil d'un récit simple et généreux, une enquête originale revisite des pans
entiers de l'histoire littéraire et culturelle. En replaçant dans leurs contextes
foule d'oeuvres, de Molière à Fragonard en passant par Mme de La Fayette,
Marivaux, Montesquieu ou Rousseau, et foule de pratiques sociales des
salons, de la Cour et des villes de province, elle ressaisit les façons de penser
et de sentir du temps. Cette histoire du temps où la France était galante
met en lumière la modernité d'un idéal dont les échos hantent toujours le
devenir de notre culture.