« J'avoue avoir éprouvé comme un sentiment d'accablement en découvrant que les occupants de Nanisivik n'étaient en fait que des ouvriers du BTP déplacés en conditions extrêmes, masculins, résignés, et sans rien de commun avec les territoriaux à l'hospitalité conjugale réputée dont j'avais espéré les largesses. »
Soldat égaré en pleine guerre du Kosovo, pharmacien du grand large, guitariste obstiné : les anti-héros de "La fuite est un art lointain" naviguent en eaux troubles. Éparpillés de l'Alaska à Fukushima et de Boston à Clermont-Ferrand, ils ont en commun la volonté ou la nécessité de fuir : fuir l’ennemi intérieur, le danger imminent, un passé douloureux ou, tout simplement, les flics.
A travers chacun de ces destins contrariés, la quête d’un ailleurs mène à l’imprévu.
Grâce à une écriture précise et désenchantée, Catherine Quilliet nous invite dans cette danse du malaise où un léger décalage, un jour, fait tout basculer.