Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Katherine Mansfield. Certaines des quinze nouvelles de ce recueil, qui comptent parmi les plus typiques de Katherine Mansfield, montrent parfaitement comment elle dévoile et éclaire les aspects les plus secrets de la vie intérieure des êtres humains. Le ton de ses récits n'en est que plus intime et poignant. Elle se penche sur les souffrances humaines: les pleurs de l'enfance, les troubles de l'adolescence, la solitude de l'âge mûr, la séparation et la perte. Souffrance qui conduit parfois à ce plaisir des sens qui se satisfait des moments éphémères de l'existence: la rencontre avec les fleurs, les oiseaux, le pain croustillant, l'odeur de la lavande et autres instants de plaisirs simples. "La Garden-Party", qui donne son titre au recueil, nous introduit parallèlement dans deux foyers: la riche demeure de Laura Sheridan où se donne une somptueuse fête, et un logis misérable où vient de mourir accidentellement un ouvrier père de six enfants. Toute à la joie des festivités, Laura n'annule pas sa garden-party, préférant oublier ses voisins malheureux. Après le départ des convives, elle porte à la famille du défunt les restes du repas. En présence du mort, les sentiments confus accumulés dans son âme au cours de la fête éclatent en sanglots et en une exclamation puérile: "Excusez-moi si je garde mon chapeau", dit-elle au mort qu'elle voit si terriblement calme sur son grabat. Dans "À la Baie" et "La Jeune fille", elle décrit l'attente mêlée d'angoisse de jeunes filles devant l'amour. Katherine Mansfield éprouve une grande compassion pour les personnages féminins qu'elle affectionne — souvent des jeunes filles anxieuses ou des femmes frustrées. Chaque nouvelle est composée d'épisodes mettant en lumière par petites touches, avec grâce et délicatesse, mais aussi avec cocasserie et parfois une certaine cruauté, la vie secrète de ses personnages. De nombreux épisodes, personnages et décors de ces nouvelles, écrites vers la fin de la vie de l'autrice qui souffrait alors d'une tuberculose, sont en partie autobiographiques. Katherine Mansfield est décédée peu après, à l'âge de 34 ans.