Nous vivons dans un monde que la globalisation bouleverse: les interprétations imaginées avant 1960 ou 1970 pour comprendre les formes d'organisation géographique qui dominaient alors sont démodées.
Le monde a été transformé par la révolution des transports rapides et des télécommunications, l'effondrement du système socialiste et la critique de plus en plus largement acceptée des idéologies de progrès.
La compétition entre les territoires ne cesse de s'aviver. Dans un contexte où la communication est plus facile, les réseaux, devenus plus efficaces, sont moins fortement hiérarchisés. Cela entraîne une restructuration générale de l'espace: perte d'influence des régions et des États, qui servaient dans une large mesure à canaliser et à contrôler les relations à longue distance, influence accrue des entreprises et des organisations non gouvernementales, devenues transnationales.
L'évolution bénéficie aux métropoles. Les contraintes écologiques traditionnelles sont en partie oubliées, mais d'autres, plus redoutables, surgissent à l'échelle globale. Les hommes sont plus soucieux des valeurs, de culture. On parle de plus en plus des lieux, des pays et des territoires où s'accrochent leurs identités. Les aires urbanisées, démesurément élargies, se fragmentent en archipels. Un nouveau système mondial s'esquisse, entre terrorisme, droit d'ingérence, droits de l'homme et hégémonie américaine.