" Une PME en difficulté, des salariés qui s'angoissent pour leur avenir, un nouveau PDG qui arrive, un groupe acharné à rétablir des profits ; pour mettre en scène cette réalité sociale tragique et banale, et faire entendre les voix de tous ses acteurs, des plus hauts placés aux "gens sans importance" qui en sont les victimes, j'ai choisi la chanson de geste – la plus ancienne forme narrative de notre langue. Elle s'est imposée par sa souplesse et par la liberté qu'elle me donnait de me déplacer à travers toutes les couches du français – des plus archaïques aux plus modernes, des chants de trouvères aux slams. Dans cette geste il est question de sujets sérieux – licenciements, harcèlement sexuel – et le champ de la bataille annoncée (ce qu'on appelait la rencontre des hommes dans le fracas des armes et le jaillissement vermeil du sang) est un comité d'entreprise.
L'excès y passe, le grotesque, le pathétique ; j'en garde les rires avec un fond de larmes. "
Antoine Audouard