70 % des côtes de la planète sont soumises à l'érosion. En
France, les mesures récoltées depuis plus de deux siècles
montrent que la vitesse du recul est de un à deux mètres par an en
moyenne.
Tous les spécialistes s'accordent pour dire que ce phénomène n'est
pas près de s'inverser : les côtes vont continuer à reculer, c'est
maintenant une certitude ; les données les plus récentes soulignent
même une accélération de l'érosion. Peut-on réellement résister à
un phénomène d'une telle ampleur ? Peut-on, doit-on défendre tel
ou tel front de mer menacé ? Si oui, comment le défendre ? Qui
financera la protection ? Peut-on, à l'inverse, accepter la disparition
d'ici à la fin du siècle, de bandes de terrain de 100 ou 200 mètres de
profondeur, avec les bâtiments qu'elles supportent ?
C'est à ces questions très concrètes que doivent répondre les
responsables publics. À travers l'exemple du littoral dunaire
aquitain, espace modelé par l'homme au siècle dernier et perçu
aujourd'hui comme l'une des côtes les plus sauvages de l'hexagone,
l'auteur montre les pistes qui se dessinent pour gérer le recul
inéluctable du rivage.