«Ma fille Inès a péri dans un incendie en plein Paris. Sept
ans ont passé, soit le tiers de son existence. Il est temps
pour moi de faire mémoire de la jeune fille qu'elle était, de
l'éblouissante promesse qu'elle incarnait. De reprendre la
conversation que sa mort n'a pas interrompue.
S'il m'est odieux d'en être séparé depuis le 21 mars 2009,
je ne l'ai pas perdue. Et c'est au bras d'Inès que je me suis
découvert des amis, des frères et des soeurs, du lointain passé
comme du brûlant présent.
Poètes, écrivains, philosophes, peintres, musiciens, tous
ces parents orphelins d'enfant m'ont guidé vers une secrète
vérité. L'événement capital n'est pas la mort d'Inès, mais
qu'il nous ait été donné de la voir naître, exister, s'exprimer,
et qu'en la glorifiant finisse par filtrer le sentiment mystérieux
de sa présence.»