La grâce et le progrès
La République française est née dans la violence. Si la Terreur persiste dans les mémoires, l'atroce répression qui a frappé la Vendée demeure absente de notre « roman national ». Comment oublier ce crime de la Première République, qui a inscrit dans le sang les exigences d'universalité et de progrès ? Mais comment l'évoquer sans rien céder aux adversaires des principes de la Révolution ?
En relisant Hugo et Michelet, Élisabeth de Fontenay médite sur l'étrange omission de l'historien, aveuglé par une pitié sélective, face au romancier qui raconte l'Histoire, le coeur ému par toutes les passions humaines.
Alors que notre époque refuse de s'embarrasser des nuances, il importe de se pencher sur la tragique complexité de ce passé, afin d'apprendre à se méfier de l'absolu, fût-il révolutionnaire.