La guerre d'Irak n'a donc pas atteint la grande alliance stratégique
russo-américaine propulsée par les attentats du 11 septembre 2001.
La fin des divergences russo-américaines de mars 2003, la mise en
sommeil de l'axe «Paris-Berlin-Moscou», témoignent de ce que
Moscou et Washington ont renoué le dialogue sur leurs intérêts
bien compris et maintenu un partenariat géostratégique fondé sur
des dossiers autrement plus fondamentaux que le sort de Saddam :
menaces de l'islamisme radical, rôle de l'OTAN, conciliation dans
le Caucase, stabilité en Asie centrale, montée en puissance de la
Chine, guerre en Tchétchénie, nucléaire iranien et nord-coréen,
et, surtout, politiques pétrolières...
D'Israël à la Chine et de l'Iran à l'Inde, en passant par l'Europe
et le monde arabe, les puissances doivent d'ores et déjà se positionner
face à cet axe nouveau et déroutant.