«Il était une fois» un établissement spécialisé dans le traitement
des troubles mentaux, métamorphosé en institut de beauté.
On y parle ongles, épilation et, naturellement, expériences
sentimentales. Quatre femmes évoquent avec autant d'ironie que
de réalisme les êtres grotesques, étranges ou fabuleux qu'elles
ont rencontrés. Mais le passé refuse de se laisser raconter, et
le temps semble circulaire ; comment exorcier les violences
vécues ? Au sein de cet asile de beauté, temple de la folie et de
la plastique artificielle, métaphore euphorisante de l'industrie
de l'embellissement dans le nouveau monde, les personnages
de La Guerre au temps de l'amour se débattent avec énergie et
obstination pour envisager un après-guerre supportable.
Jeton Neziraj propose ici une vision originale de la société
kosovare post-yougoslave, où l'intime des êtres amoureux se lie
aux évènements historiques récents. Il nous parle de croyances
anciennes, de conditionnements profonds, des adaptations hâtives
et des espoirs stéréotypés, avec tendresse et acuité, humour et
détermination.