Elle traverse les cultures autant que les individus, elle marque notre
vie quotidienne et les événements que nous vivons. Pourquoi une telle
emprise de la haine ?
Depuis et après Freud, la psychanalyse reprend la question et rencontre
un apparent paradoxe : la haine est tout à la fois constructive et destructrice.
Au coeur de la problématique du sujet, elle est nécessaire dans sa fonction
ontologique pour la constitution du moi et aussi de l'objet. Mais par sa
participation active à la destructivité, elle pèse d'un poids décisif sur le
"malaise contemporain de la culture" dont les enjeux sont si dévastateurs.
Les psychanalystes se doivent de poursuivre la réflexion avec leurs
propres outils conceptuels, mais aussi avec des outils venant d'autres disciplines.
Le débat est ouvert entre eux, et avec philosophes et sociologues :
L. Abensour, P.-L. Assoun, C. Athanassiou-Popesco, J. Bergeret, T. Bokanowski,
B. Chervet, B. Clément, L. Danon-Boileau, P. Denis, E. Enriquez, A. Fine,
C. Janin, P. Jeammet, J. Kristeva, O. Le Cour Grandmaison, R. Menahem,
F. Nayrou, G. Pragier.