La France est hantée par son déclin, et l'a peut-être toujours été.
Cette crainte est liée à la volonté du pays de se maintenir au rang de
grande puissance, de préserver cette «certaine idée de la France» qui
façonne l'imaginaire collectif et cristallise les passions nationales.
Cette ambition subit le traumatisme de la débâcle, puis l'Occupation,
la collaboration, et Vichy. Le déclin se fait alors tragédie. Ces années
noires qui empoisonnent la mémoire n'empêchent pas le pays d'opérer
une révolution décisive : c'est par la modernisation intérieure que la
France entend exercer son influence dans le monde.
Cet ouvrage est un essai d'histoire globale qui cherche à montrer
comment la France, par-delà le syndrome de quarante, a su s'adapter
à son nouveau statut de puissance moyenne.