Dans un pays occupé où s'affrontent deux formidables
armées étrangères, l'une se retirant lentement devant l'autre,
le narrateur mène depuis des mois une vie clandestine, fuyant
la mêlée. Doublement traqué, il finit, épuisé, par trouver
refuge dans une solitaire demeure dont il doit forcer les
portes. Le seul occupant en est un vieillard qui le reçoit pistolet
à la main, flanqué de deux molosses, et qui l'hébergera à
contrecoeur, sur sa promesse de repartir au plus vite.
Les jours passent cependant. Le narrateur s'incruste. Une
curiosité passionnée s'est emparée de lui. Le comportement
énigmatique du vieillard, la labyrinthique demeure, un fascinant
portrait de femme accroché au mur de la plus grande
pièce, des bruits nocturnes qui ne peuvent s'expliquer que
par la présence d'une autre personne dans la maison - présence
qu'il sent irrésistiblement devoir être féminine -, tout
le pousse à tenter de percer un mystère où sa propre vie se
trouve désormais engagée.
De ce livre, André Pieyre de Mandiargues, signalant sa
parenté avec l'admirable Olalla de Stevenson, a pu dire qu'il
était «l'un des livres les plus subtilement romantiques qui ait
été produit par notre époque».