La langue ne serait-elle qu'un sujet propre à intéresser des esthètes désoeuvrés,
des puristes sourcilleux ou d'aimables cruciverbistes ?
Non, car c'est à travers elle que nous appréhendons le monde et que nous
nous intégrons à la collectivité. C'est à travers elle que le pouvoir se donne ou
se refuse : dans un monde où communiquer est capital, régner sur elle représente
un enjeu de taille. Et à l'ère du numérique, la langue est aussi un riche
gisement économique.
À côté des politiques de la santé ou de l'environnement, nos sociétés démocratiques
doivent donc inventer une politique de la langue, dont les objets
sont nombreux : droits de l'usager à l'égard d'institutions publiques qui ne
semblent pas faites pour lui ; droit du travailleur à travailler dans sa langue ;
protection du consommateur face aux produits standardisés ; intégration des
populations migrantes...
Ce nouveau livre de Jean-Marie Klinkenberg place nos langues - et spécialement
le français - au coeur d'une réflexion sur les communications et les
relations humaines dans le monde d'aujourd'hui. Il énonce avec brio et clarté
les principes d'une politique linguistique visant la justice et l'équité, en proclamant
que la langue est faite pour le citoyen, et non le citoyen pour la langue.