Vers la fin des années 1950, un petit pays de l'Est est
envahi par une puissance étrangère. Andreas, un étudiant
qui vit dans la capitale, doit s'exiler ; il trouve refuge en Italie,
après un voyage riche en péripéties. Pour ce jeune homme
devenu orphelin de sa langue maternelle, c'est le début
d'une véritable métamorphose. A l'instar de Wilhelm Meister,
le héros de Goethe, il fait l'apprentissage de la vie et de
l'amour à travers l'univers du théâtre. Avec l'aide de figures
tutélaires féminines, il découvre peu à peu un monde
nouveau et suit des cours d'art dramatique, mais doit déjouer
les pièges des mensonges et des faux-semblants.
Sa quête d'authenticité est jalonnée par la lecture d'un
manuscrit où l'on reconnaît le philosophe Carlo Michelstaedter,
dont l'histoire constitue ici un véritable roman
dans le roman, et par sa rencontre avec le vieux Gerson,
sosie de son père, menteur invétéré, mais riche de son expérience
vécue.
Ecrit dans une prose légère et tendre, traversé par les
grandes interrogations de la culture juive, La Langue perdue
oscille constamment entre l'ombre et la lumière, entre
la tentation du désespoir et la "religion de l'Autre".