Tournant majeur dans l'histoire de l'Église, le IVe siècle voit l'empire romain se christianiser de manière irréversible, à l'exemple des empereurs Constantin et Théodose, mais surtout à celui de personnages éminents qui renoncent à la carrière des honneurs et parfois à d'immenses richesses pour se consacrer entièrement au Christ et à son enseignement. Parmi ceux-ci, Paulin de Nole, né à Bordeaux, dont la convention a eu un retentissement considérable, s'entretient dans sa correspondance avec les plus grands auteurs contemporains qui séjournent dans diverses régions de l'empire. Il écrit ainsi à son ancien professeur, Ausone, resté en Aquitaine, pour lui signifier son renoncement au monde ; à Jérôme, fixé à Bethléem, et à Augustin, évêque d'Hippone en Afrique du Nord, pour en faire ses maîtres spirituels ; à Sulpice Sévère, son alter ego, qui s'est fait le disciple de Martin de Tours et s'est établi en Aquitaine. À travers une anthologie de ces lettres, c'est toute l'Écriture, de la Genèse à l'Apocalypse, qui transparaît en une gigantesque mosaïque. Ainsi la lettre se met au service du Verbe.