La liberté de mourir
Euthanasie. Quelques réflexions à propos d'une loi
L'homme fait partie des vivants. Voilà, dira-t-on, une assertion des plus banales ! Elle recèle deux sortes de conséquences qui en montrent l'insondable teneur. La première est que le dire c'est le connaître. Et le connaitre c'est faire montre d'une capacité proprement humaine, c'est être humain. L'homme est seul capable de connaitre et d'avoir finalement un discours sur lui-même... En cela, il est un homme. Voilà un fait remarquable qui guidera tout mon propos dans cet ouvrage. La deuxième conséquence de cette assertion est que, comme tous les vivants, l'homme va mourir.... L'homme est un vivant - parmi les vivants - qui va mourir - comme tous les vivants - et qui, par le fait qu'il est humain, le sait. Voilà une donnée inédite qui plonge volontiers chacun dans un abime de réflexions, de peurs et quantité d'autres vécus intérieurs...
Le présent ouvrage se veut un effort, bien maladroit, de « secondarisation », de mise à distance. Tout en recevant et embrassant la souffrance des uns et des autres, je tenterai d'aider chacun à se forger un habitus conforme à l'humanité de l'homme. J'en ai parlé plus haut, le fait de mettre en mots la question, si profonde pour l'homme, de sa mort est une manifestation de son appartenance à l'espèce humaine. Peut-être y a-t-il une manière encore plus humaine, dans le fond, de porter cette parole.