La littérature et l'ivresse
Rabelais, Baudelaire, Apollinaire
Comprendre ce que sont les conditions élémentaires qui rendent l'ivresse littéraire possible impose de dégager deux temps logiques majeurs : celui du commencement - du nulle part au cours duquel s'impose la figure de la destitution subjective qu'est le désauteur -, celui du déploiement - de l'avènement des moyens de la transformation.
Il devient alors possible d'entendre dans les textes ce qu'une première lecture dérobe, mais qui pourtant touche au coeur de ce qu'est la littérature. En découle une véritable théorie littéraire, construite à partir d'un certain savoir, le savoir singulier qu'est celui de la littérature quant aux opérations qu'elle met en jeu : savoir qui surgit au travers de la figuration, mais figuration dans le même temps qui perturbe continuellement le savoir - double mouvement de déséquilibre entre la théorie des opérations produites et l'emportement vers leur réalisation.