Je pense que la littérature est la
mémoire de l'histoire, non pas au sens
des livres d'histoire seulement, mais
à celui de la réalité du passé dans les
oeuvres d'art qui ont perduré. L'histoire
officielle ne peut véritablement que
faire le lien entre ces dernières. (...)
Il existe de nouveaux moyens de
communication qui permettent d'éviter
la littérature. Les gens ne semblent pas
même éprouver le désir de connaître
le passé, le déroulement de l'histoire.
Si on veut un renseignement sur le
passé, il suffit de taper sur Google.
Gore Vidal et Kurt Vonnegut, deux
de mes auteurs américains préférés,
expliquent comment le passé est oublié
aux Etats-Unis, à quel point il est
occulté. Gore Vidal parle même des
«États-Unis d'Amnésie». Et cela
affecte de nombreux domaines. (...)
Je trouve cela consternant. Malgré
tout, je pense que l'art, les arts,
vont survivre.