De retentissantes ruptures ont marqué l'esprit de dissidence nationale lors du premier conflit mondial : Au-dessus de la Mêlée de Romain Rolland en 1914, Le Feu de Barbusse en 1915.
Après quoi, et pour l'entre-deux guerres, on a l'habitude de limiter la remise en cause de l'idée de patrie, de nation française, aux surréalistes : Breton, Aragon, à des pacifistes intégraux comme Giono, à des libertaires tel Céline.
Or la prise de distance avec le sentiment national, surprenante par son ampleur, a pénétré, selon des degrés et des modes divers, les œuvres de bien d'autres écrivains : simplement humanistes, communistes, prolétariens, féministes, colonisés... L'étude précise de ces œuvres, assortie d'une bibliographie nouvelle et abondante, permet de vérifier la qualité des contestations, désamours, négations, dépassements.