Il est bien connu que, dans l’héritage que l’Ancienne Rome a légué au monde actuel, le droit occupe une grande place. Mais cette évidence nous empêche peut-être de comprendre que le droit romain ne reposait pas nécessairement sur les mêmes bases que notre droit actuel et qu’à Rome même, une conception « moderne » du droit a mis du temps à s’imposer. André Magdelain, qui fut un des meilleurs spécialistes en matière de droit romain, le montre dans ce livre à propos du concept de loi. Au début, c’est le détenteur du pouvoir, le roi puis le magistrat qui dicte la loi, que le peuple n’a qu’à ratifier – le latin disait « recevoir la loi », accipere legem – et encore n’entrait-elle en vigueur que lorsque le Sénat lui avait donné son « autorité », seul susceptible de la rendre opératoire. Ce n’est que peu à peu que le principe de la souveraineté populaire s’est fait jour et que la loi est apparue comme émanant de la volonté des citoyens. L’ouvrage reste un des meilleurs exemples d’approche historique du droit romain et montre combien les cadres juridiques sont importants pour comprendre le monde de la Rome ancienne.