Le paysage vacille. L'ombre des arbres se perd. Le
troupeau de moutons s'embrouille dans la peur tandis
que la mer change de couleur : le gris se strie de vert,
la cadence des vagues s'accélère et culmine, sans crier
gare.
Les morts sont arrivés telle une migration d'oiseaux
sauvages. Effrayés par le bruit de la mer, ils s'envolent
en bandes dilatées pour retomber violemment sur le
sol, sacs de ciment mal entassés.
Anise Koltz